jeudi 22 février 2018

Les "feuilles-bateau"


Les musulmanes tranquilles - et pourtant, derrière, la mer est assez agitée.

En revenant de l'Est de l'île, là où sont installés les musulmans, nous déjeunons dans un petit restaurant au bord de la route. On y mange un petit curry de crabe… Fon explique :  tout comme baï lan veut dire feuille-palmier, "voile" se dit baï reua, c'est à dire feuille-bateau - . C'est joli, gréer une feuille-bateau…

Elle s'interrompt et tend l'oreille vers la télé : sur la 9, une info importante. Problème d'avion. Ah non, pas le crash de l'avion en Iran, aucun survivant - non, un truc grave survenu en Colombie. Je n'y comprends rien. Elle m'explique : ils ont été obligés de poser l'avion en urgence parce qu'un des passagers qui pétait comme un roussin avait totalement empuanti la carlingue. C'est la télé thaïe en prime time. Désolé, moi aussi ça me fait rigoler.

A propos de vents… ici, ils sont renforcés par des phénomènes de reliefs et des courants thermiques. Parfois plus forts que ce qu'indique la météo. Un avantage de Phuket : on peut y faire de la planche en sécurité, il suffit d'aller sur la côte est où les vents sont on-shore. Avec des marées de 6 heures (et non les bizarres et interminables marées qu'on trouve dans le golfe de Thaïlande).

Sur la carte une surface bleue - une retenue d'eau au milieu de petites montagnes, entourée de forêts qui l'abritent et la gardent fraîche. Une bonne odeur de pourriture végétale. Un kilomètre sur trois cent mètres - la plus belle des piscines. La Thaïlande est le paradis des nageurs, et personne ne le sait.

Et d'autres beaux endroits. Petites montagnes couvertes d'une végétation dense qui descendent dans la mer. Plages superbes qui seront quasiment désertes une fois passée la saison (si j'en crois l'excellent site Phil-a-Phuket !)
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Pourquoi ne pas vivre ici... Mais voilà, l'école a demandé des engagements, ce que je déteste. J'ai proposé de payer - absolument tout - mais au fur et à mesure. Ils ont refusé. Nous voilà à nouveau libres de partir où nous voulons.

En effet, rien n'oblige Nam à entrer si vite dans le cursus : après tout, elle n'a que deux ans et demi. Nous ferons sans doute un essai à la rentrée dans mon école bretonne. Quelques mois de sursis pour moi…

Mais notre aventure avec Phuket n'est pas finie. Fon ne s'y déplait pas. Juste qu'elle aime les endroits que je déteste ! Normal, quand on y réfléchit : elle aime les endroits où il y a des farangs et j'aime les endroits où il y a des thaïs - en fait, on est pareil…

En regardant vers l'Isan par dessus les bananiers...



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